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Le printemps ? Faudra repasser !

Le printemps est dans la plaine, mais en montagne ? Pour savoir il faut s’y rendre et c’est ce que nous faisons en cette mi-mai avec l’ami Alex. L’idée simple c’est de faire une boucle qui passe par le sommet du Madres en partant de la « plus petite station de ski d’Europe » aujourd’hui laissé à l’abandon et à l’outrage des ans. Nous décollons sur le coup de neuf heures de la voiture gagnons rapidement le refuge du Caillau, coupons à travers la forêt en longeant la Castellane pour éviter le détour par la piste, puis jardinons un peu parce que je m’entête à suivre la trace que nous empruntons l’hiver en raquette…

Trois saisons, hiver, printemps, été entre 2200 mètres et la plaine ce jour là.

Au final, il nous faudra bartasser dix minutes et 50 mètres de dénivelé dans les rhodos encore endormis pour retrouver le bon chemin. L’eau dégueule d’un peu partout, en filets, en rus, en ruisseaux. Traverser la rivière demande un peu de réflexion aux idiots comme moi qui ont oublié les bâtons à la maison.

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On ne gagne pas à tous les coups.

Remettre cent fois sur le métier qu’il disent. Bon clairement, la vie nous laissera pas cette latitude mais ce n’est jamais une raison pour le pas essayer. La transgbatxie est en passe de devenir un classique du printemps ou de l’automne.

Dans les falaises d’Albas.

L’idée non farfelue est née avant le Covid, il fallait suivre plus ou moins le GR36 entre Carcassonne et Saint-Paul de Fenouillet. En trois jours dont une partie au beau milieu d’une diagonale du vide, les hautes corbières. Depuis, le tracé a été ramené à deux jours, plus tendu aussi avec une traversée nord sud de l’Alaric, quelques descentes qui valent leur pesant de cacahuètes et un portage digne de ce que je sais tracer de mieux. Pas long mais raide comme l’enfer un jour de soldes.

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Bien joué.

La neige n’avait pas daigné descendre jusqu’au village comme si l’hiver, paresseux, avait cantonné son job au haut des vallées et aux sommets alentours. La neige d’ailleurs, ces dernières années, se faire désirer, attend l’orée du printemps pour montrer ses flocons et tapisser les bas-fonds de la montagne de blanc. Souvent d’ailleurs une neige de printemps, lourde, collante, qui fond presque aussitôt à peine tombée sur le sol déjà chaud qui voit pointer les asperges par millier en plaine.

Le vent soufflait la neige

Il faut donc s’armer de patience, guetter la météo pour déceler les fenêtres favorables comme ce fut le cas au tout début du mois de février pour Nico et moi. Le plan ? C’était assez simple, aller se caler dans un refuge, attendre la neige, puis profiter de la poudreuse pour une partie de raquettes magique. Alors bien sûr, comme nous ne sommes pas des habitués de la montagne quand elle est parée d’hiver, il fallait trouver un endroit qui ne présente pas plus de risques que celui de se tordre une cheville… Du côté de Mantet, le refuge de l’Alemany était tout indiqué, qui nous permettrait de rejoindre la porteilla de Mantet, au-dessus de la station de Valter 2000, et plus, le pic de la Dona, si affinités.

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TransGabatxie V3 (impair et passe)

Une trace ça se travaille. Alors oui, on pourrait se glisser dans celle des autres, peinard, sans prendre le risque d’une fausse route, d’un chemin impraticable, que sais-je encore, d’une clôture électrifiée ou de coups de fusil. Alors oui on pourrait. Mais dans ce cas, autant rester sur la route non ?

Le belle descente de l’Alaric

La Transgabatxie, c’est une vieille idée à la con, un truc qui dure, l’idée d’azimuter comme on pouvait en suivant à vélo le GR36, au départ de Carcassonne pour revenir dans les P.-O. Avec les amis on avait tracé la première édition en trois jours, c’était un de nos tout premiers trips de cet acabit, le début de l’histoire en somme. La trace était déjà belle mais nous avait éreintés et nous avions terminé trempés sous un orage d’anthologie (parce que nous étions dessous) dans un bistrot de Saint-Paul de Fenouillet.

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Vuelta a Los Monegros

Souvent les balades à vélo naissent bien en amont de la décision de partir. Il y a des paysages connus dans d’autres circonstances qui appelle à quelques tours de roues, des souvenirs, des envies, et puis un déclic, on ne sait pas trop pourquoi ni comment. Et le songe devient réalité. C’est ce qui s’est passé pour cette virée dans le désert des Monegros, en Aragon, au nord ouest de Sarragosse. 

Une première grimpette d’un kilomètre à 10 %, rien de tel pour démarrer le voyage !

Je savais à quoi cela ressemblait pour l’avoir arpenté il y a un bail, plus de 15 ans et en d’autres circonstances pour un reportage sur le projet fou de Gran Scala qui prévoyait d’implanter sur ce territoire battu par les éléments un nouveau Las Vegas. Puis pour y être repassé furtivement il y a quelques mois à fins d’un autre reportage plus agricole celui là. Et j’avais envie, après qu’on se soit coltiné le difficile Cami de Cavalls à Minorque, d’une trace un peu plus reposante, roulante, au long de laquelle nous pourrions dérouler les kilomètres sans trop y penser (en ayant à l’esprit que ce pourrait aussi être un terrain de retrouvailles, plus tard, si le coup de pouce du destin veut bien se donner la peine, avec un vieux copain).

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Cami de Cavalls : un (putain) de beau chantier

Il y a dans le concept même de l’île quelque chose que je trouve à la fois rassurant et inquiétant. Rassurant parce que c’est un espace fini aux frontières nettes et précises, faciles à appréhender. Inquiétant parce qu’on ne peut guère s’en sortir par ses propres moyens. Toujours probablement cette question de la frontière qui m’obsède. Bref, quand il s’est agi de choisir une destination de vacances en famille pour Pâques et que l’idée de Minorque fut jetée sur la table, l’occasion était à saisir d’y emmener nos vélos. Pour nous engager sur le Cami de Cavalls, genre de sentier douanier qui longe la côte, toutes les côtes de l’île. Sur le papier la « promenade » fait 185 kilomètres pour environ 2 500 m de dénivelé hors taxe. Après avoir bien étudié la question, je me suis dit que ça passait en trois jours en mode un peu chantier.

Premier contact rugueux du trip.

Pour rejoindre Minorque nous avons pris le ferry à Barcelone, non sans avoir profité de trois heures de libre pour arpenter la ville à vélo et en touristes de base. Une nuit plus tard, mauvaise, nous étions sur le quai du port de Mahon, sur nos vélos, tandis que l’aube pointait dans la brume du petit matin. Nous devions d’abord rejoindre Binibeca Vell, pour récupérer les clés de la maison que nous avions louée, avant que le reste de nos familles arrive par l’aéroport.

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Garoutade : le retour (une histoire perso)

La Garoutade. Un nom qui claque comme une provocation, une invitation au défi.

Ceux qui savent, se souviennent, peut-être, de ces départs dès potron-minet dans la tramontane glacée de février. Tramontane parfois accompagnée de grésil, ou d’un peu de neige arrachée aux sommets lointains en tenue d’hiver. Et les vergers traversés qui laissaient poindre leurs premières fleurs. Et les sentiers, sans boue, juste de la caillasse et de la poussière, qui offraient pour ceux du nord une pause bienvenue au beau milieu des entraînements d’hiver où nettoyer le vélo de sa gangue de boue après chaque sortie est impératif.

Alors le retour de la Garoutade, sous l’impulsion de Damien Oton, est une bonne nouvelle à plus d’un titre. Elle aura le mérite de remettre ses beaux sentiers au goût du jour, ceux-là mêmes qui ne feront pas de différence entre l’élec et le musculaire dans l’exigence technique. Le tracé empruntera la trace iconique, le dolmen, Sainte-Marguerite, le CH3, le Mas de l’Escape, les gorges de la Guillera, la vigne de Jaury.

Une bagatelle de 66 kilomètres de VTT de toute beauté dans des sentiers bichonnés depuis des semaines par l’orga. 66 kilomètres qui nécessiteront de la patience, de la vista, d’énergiques coups de jarret, du portage parfois. 66 kilomètres qu’il faudra multiplier par plus de 2000 m de dénivelé, et encore, on vous cause là hors taxes.

Mais surtout de la patience, enfin, pour moi. Il y a une douzaine d’années j’étais bien en peine de m’enfiler le grand parcours. Par manque d’expérience, par manque d’entraînement. Je me suis aligné une fois seulement sur le petit parcours.

Mais 12 ans ont passé. Les vélos ont changé. J’ai changé. Vieilli. Et surtout je n’ai pas arrêté de rouler malgré les enfants, la vie de famille, le boulot, les kilos en trop. L’entraînement a fait le reste. Aujourd’hui je sais que je suis capable d’aller au bout des 66 kilomètres alors feu.

J’ai pour moi la connaissance du parcours, je vais pouvoir doser en connaissance de cause, savoir pousser quand il faudra, ne pas faire de zèle, même si les jambes sont là.

Je vous donne un truc, l’idée c’est d’arriver le plus frais possible au pied du CH3, ne pas s’emballer dans Sainte-Marguerite ou Shaking Boule, ne pas laisser trop d’énergie dans ces descentes exigeantes où l’euphorie gagne vite.

Le reste ne sera que littérature. On s’y voit ?

(Inscriptions par là, 66 et 33 km au choix https://garoutade.fr/inscription-76.php)

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C’est ainsi que s’écrivent les légendes (3)

Arrivés à Montlouis en début d’après-midi après une extraordinaire journée (c’est par ici) nous avons le temps de profiter de l’hôtel, la piscine, le sauna (mais nous ne recommanderions pas forcément ce grand établissement fort connu du bord de la 116 pour la qualité de l’accueil) pour se remettre d’aplomb avant d’aller dîner dans un chouette restau gastro de la citadelle. Et finir vautrés sur le canapé à regarder l’Irlande démantibuler l’Afrique du Sud. Nous avions rendez-vous au petit déj, de bonne facture, pour entamer notre retour en mode récup sur un profil majoritairement descendant.

Liberté ? Presque/
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C’est ainsi que s’écrivent les légendes (2)

Alors, heureusement, nous n’étions pas avec Paulette, ce jour-là. Parce que question de mettre le pied à terre… On a donné. Il faisait beau, assez froid, on est quand même fin septembre à 2 200 mètres d’altitude et le vent se donne cordialement. Nous décollons d’UlldeTer (nous étions arrivés la veille par là) sur le coup de 8 heures pour cette longue et belle journée, apothéose attendue du week-end. Pour s’échauffer, rien de tel que 300 mètres de portage, avec un poil de roulage au milieu juste pour faire rire Nico mais moi je trouve que ça permet de changer de position et ça rend la montée moins pénible. Didier est dans le dur d’entrée, il sait que la journée va être longue.

Vous avez dit grand ?

Ce qu’il ne sait pas encore, il a deviné mais aura confirmation, c’est que son sac, c’est de la merde.

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C’est ainsi que s’écrivent les légendes

Il y a dans l’opiniâtreté ceci de bien c’est qu’elle est parfois récompensée. Et qu’elle paye même des intérêts. C’est un peu l’histoire de ce week-end de trois jours concocté un peu à l’arrache et qui devait fermer la saison 2023 du vélo en haute montagne (mais bon, vu la tournure de la météo, il reste peut-être encore de belles opportunités ! ). Et là voilà, cette trace est, en plus, un aboutissement.

Le pla segala qui n’a rien de plat mais fait de la résistance (le plat)
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Les hommes vivent moins longtemps. Parce que.

On dit souvent en blaguant que les hommes vivent moins longtemps que les femmes, parce que.

Nico et moi avons voulu conforter cette idée dans le courant de cet été. Puisque j’avais amené Nico jusqu’à En Beys, il fallait donc qu’il se venge et j’étais comme l’agneau expiatoire en attente de la sentence. « On va aller dans la vallée de l’Orri en passant par le col Mitja et la Carança » dit-il. « Tu sais que c’est très con ? » ai-je alors répondu connaissant l’endroit et entrevoyant le chantier… « Oui, mais je veux le faire depuis longtemps et t’as promis… » Comment se défiler ?

Il n’y a pas beaucoup de vélos à passer par là. Et pour cause !
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Causses toujours (4 & 5 & fin).

Jour 4. Prudence étant souvent mère de sagesse, j’optais pour la route pour sortir des gorges du Trévezel plutôt que la piste à l’entame spectaculairement peu engageante, en dépit de l’ombre. Il était 9 heures mais il faisait déjà chaud et les courbes de niveau avaient l’air moins sévère par la route. Au sommet, j’allais chercher une piste puis un très beau sentier, technique, cassant par endroits pour rejoindre la vallée suivante et Nant où je prenais un café un peu avant midi. Là encore, en repartant, j’optais pour la route (pour soulager mon cul) afin de gagner le plateau du Larzac.

Les gorges du Trévezel.

La montée m’a semblé interminable mais elle m’a ensuite permis de me rapprocher de La Couvertoirade par des pistes et des sentiers sympas à rouler sous la chaleur. Le vent de face me faisait de toute façon penser à autre chose tout comme la désolation causée par la pyrale du buis qui, par endroits, défonce tout et fait disparaître toute trace verte de l’horizon de cette mi-août.

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